Amiante dans les enrobés routiers : une pollution parfois d'origine naturelle

La présence d’amiante dans les enrobés bitumineux utilisés pour la voirie fait désormais l’objet de contrôle de repérages préalables avant des travaux sur le réseau routier français. Mais l’interdiction d’adjonction d’amiante pour la fabrication de ces enrobés ne signifie pas pour autant que les risques sont écartés. Petite explication…

La fabrication des enrobés en question

Jusqu’au milieu des années 1990, les industriels pouvaient utiliser de l’amiante pour fabriquer des enrobés bitumineux. Ce matériau fibreux servait alors de liant ce qui explique qu’on en retrouve régulièrement dans les revêtements routiers. Afin d’écarter tout risque sanitaire pour les ouvriers et toute pollution environnementale, la réglementation a instauré une obligation de procéder, dans certains cas, à des repérages avant travaux sur la voirie car la découpe, le retrait ou le rabotage des enrobés présente un risque de générer des émissions de fibres cancérogènes. On pourrait penser que seuls les enrobés employés avant 1997 (date d’interdiction d’usage de l’amiante) sont susceptibles d’être dangereux. Mais, en réalité, l’amiante peut être présent dans les enrobés sans qu’il ait été ajouté pour renforcer la solidité des chaussées.

De l’amiante « naturellement » présent dans les enrobés bitumineux

Les granulats servant à la fabrication des enrobés routiers peuvent en effet contenir des traces d’amiante. Les roches desquelles sont extraits ces granulats sont parfois traversées par des veines d’amiante ce qui explique cette présence d’origine naturelle et non intentionnelle. Si ce risque est maintenant connu, il a tout de même fallu attendre 2014 pour qu’il soit véritablement pris en compte par la mise en place de contrôles auprès des exploitants de carrières. C’est pourquoi, la date d’interdiction d’usage de l’amiante (1997) ne peut être retenue pour écarter tout risque de présence d’amiante dans les enrobés routiers. Les repérages amiante avant travaux doivent ainsi tenir compte de ce risque. Les analyses des enrobés bitumineux ne peuvent donc se limiter aux seuls liants mais doivent aussi inclure les matériaux inertes tels que les granulats.